samedi 15 mars 2025

La pause thé 🍵 - When life gives you tangerines ; premières impressions

 

    Après avoir dévoré les quatre premiers épisodes sortis de When life gives you tangerines (renommé La vie portera ses fruits sur notre Netflix), je me suis sentie débordée de mots, de paix et d'un amour inconditionnel pour mes parents, qui ont sacrifié tant de petites choses pour simplement me faire sourire. J'aime plus que tout quand une oeuvre sait m'émouvoir à ce point, tracer de petits ponts entre la fiction et des souvenirs de ma vie que je pensais enfouis. Cela me donne l'impression d'être en train de vivre un moment ✨spécial et magique✨ et, malgré mes mots maladroits, j'avais très envie d'en discuter avec vous. Pour être honnête, je ressens surtout l'urgence de vous parler de cette pépite, parce qu'il en va de votre bien être que de la voir ! 


    Sur l'île de Jeju, dans les années 60 en Corée du Sud, Oh Ae Sun n'est qu'une petite fille parmi tant d'autres. Elle est fille de haenyo, ces plongeuses en apnée qui risquent tous les jours leur vie dans des conditions de travail précaires et souffre de la pauvreté. Elle se rêve poète, mais se voit forcée de vendre des choux au marché afin de gagner quelques pièces. Elle n'est qu'une fille. C'est ce qu'on tente de lui faire comprendre chaque jour, mais Ae Sun n'est pas personne à accepter aussi facilement ce destin préconçu et compte bien se gaver des douceurs de la vie, avec son ami d'enfance Yang Gwan Sik à ses côtés. 

    Si vous avez bien un coeur pourvu de sensibilité, il y a de grandes chances pour que vous soyez convaincus par When life gives you tangerines dès son premier épisode. Comme j'ai tenté de le résumer, il s'agit d'un drama principalement concentré sur le destin de son héroïne Ae Sun, une jeune femme qu'on apprécie immédiatement. Piégée par les cages de stéréotypes dans lesquelles on tente de l'enfermer, on ne peut que compatir, surtout en tant que femme, face au sort que son entourage veut lui réserver. On lui inculque d'être une bonne fille qui, malgré un âge qui devrait lui conférer le droit de s'amuser comme les petits garçons autour d'elle, se doit de rapporter de l'argent à ses parents. D'être la nounou d'enfants qui sont à peine liés à son sang. D'être une bonne épouse, qui offre à son mari un hériter, garçon de haute préférence. D'être une belle fille dévouée, qui ne réfléchit pas trop. D'être une femme qui s'oublie, comme cachée par un masque porté pour réponde aux attentes de la société. Au fur et à mesure de son avancée dans le jeu de la vie, Ae Sun est constamment confrontée à des choix qui ne sont pas les siens. J'ai eu un vrai coup de coeur pour cette héroïne tellement forte, humaine et solaire. On la voit grandir et s'il est triste de la voir peu à peu abandonner ses rêves d'émancipation, le personnage reste hautement inspirant de par son courage et sa faculté à remarquer les petits riens qui font pourtant tout son bonheur. Elle est un personnage somptueusement écrit ; forte et vulnérable, elle n'a jamais peur de montrer ses émotions.


    La série propose également de suivre l'histoire de son couple avec Gwan Sik, d'enfant toujours pendu à ses lèvres à adulte qui ne ménage pas ses efforts pour voir sa femme esquisser un sourire. De leurs débuts maladroits à un couple solide qui ne peut que faire croire à l'existence de l'amour véritable, difficile de ne pas craquer franchement pour les liens que l'on voit apparaitre entre les personnages. Le duo est drôle, tendre et émouvant. Il est rare dans une production de ce genre de suivre un couple sur tant d'années, alors j'étais vraiment heureuse de les voir autant évoluer, d'être témoin de cet amour qui parait vrai, fort et grand. Série télé oblige, on voit les deux protagonistes être abimés par la vie, par la pauvreté qui est alors très grande dans le pays, par les dynamiques de pouvoir qui les écrasent. J'ai compris que j'avais mon coeur complètement dérobé à partir du moment où je me suis mis à pleurnicher devant mon écran, simplement en voyant les personnages profiter d'un petit moment de bonheur. En quelques épisodes, mon attachement et mon envie de les voir heureux est devenue si grande que les émotions m'ont tout simplement submergée. Je juge souvent la qualité d'une oeuvre à sa capacité à m'émouvoir, car entrer aussi intimement dans le coeur d'un lecteur ou spectateur, c'est quand même quelque chose de fort. Ai-je besoin de déblatérer plus longtemps pour exprimer plus clairement à quel point la série est douée pour cela ? Mon seul regret est de ne voir pour le moment le personnage de Gwan Sik exploré seulement sous le prisme de son rôle de mari. Je voudrais connaître ses pensées, les douleurs qui lui sont propres. J'espère que la suite de la série lui fera davantage honneur et mettra en avant un peu plus de son humanité, car pour l'instant, que dire si ce n'est qu'il est parfait ! Les voir devenir parents, affronter sereinement leurs différences, être toujours là pour l'autre sans que la série paraisse mièvre, c'était incroyable, j'en redemande !



    Et ça tombe bien, en parallèle à leur histoire, la série propose de suivre également celle de leurs enfants, du moins dans un premier temps celle de leur fille ainée, Geum Myeong. On en voit plutôt peu dans ce premier chapitre, mais je pense qu'il sera intéressant de noter les différences dans la vie des deux jeunes femmes, d'ailleurs toutes deux jouées par l'incroyable IU qui ne cesse, projet après projet, de me subjuguer. Si elle vit définitivement une existence plus confortable que celle de sa mère, Geum Myeong a ses propres soucis et est, tout comme Ae Sun avant elle, plus que désireuse de se défaire du destin qui lui a été malgré elle imposé. Si Ae Sun voulait vivre en tant que femme et jouir de la liberté de faire ses propres choix, sa fille souffre d'avoir grandi pauvre, du regard des autres et du poids qu'on fait peser malgré eux ses parents sur elle. Je trouve que c'est avec ces scènes que la série parvient à dévoiler un autre grand pan de ses sujets, celui du traumatisme générationnel, un poids porté comme un héritage dont il est difficile de se débarrasser sans renier ses origines. On ressent également les sentiments ambigus de Geum Myeong, entre sa reconnaissance envers ses parents et la culpabilité de s'en sortir si bien, quand eux ont tant souffert. C'est quelque chose que je ressens parfois, cette impression de ne jamais pouvoir "rembourser" tout cet amour qu'on a reçu et c'est plaisant de le voir traiter ainsi. J'espère que la série continuera d'explorer ces thèmes, car je les trouve passionnants et très bien traités pour le moment. 
   
    S'il est intéressant de noter l'évolution des moeurs d'un pays sous une trentaine d'années (la série prend pour le moment place des années 60 à milieu 90), il est aussi inquiétant de pouvoir facilement en faire des parallèles avec nos propres expériences en tant que femme, dans une époque et un pays pourtant censés nous offrir plus de liberté et nourrir moins d'attentes à notre égard. L'œuvre semble avoir pleinement conscience des failles de son propre pays et compte bien se servir de cette conscience pour faire passer de nombreux messages. Elle semble parfois contenir une rage sourde envers toutes les injustices dont les minorités, les moins fortunés, sont victimes. Mais en parallèle, malgré toute la tristesse qui peut s'en dégager, j'ai rarement vu une série plus positive et lumineuse. Il se dégage de chaque épisode une humanité et une paix que je n'aurais jamais imaginé trouver. Le récit s'articule autour d'un étonnant mélange de douceur et d'une brutale fatalité ; la vie, dans toute son ambiguïté fascinante et souvent injuste. À l'instar de Ae Sun qui semble trouver une paix intérieure au fur et à mesure des épisodes, When life gives you tangerines incite le spectateur à profiter des petits instants de soleil dans les averses de notre vie, à savourer et conserver précieusement dans nos mémoires les bonheurs insignifiants du quotidien. 


    Les acteurs principaux sont, sans surprise, étincelants. S'ils jouent avec beaucoup d'humour et de dérision les éclats brutaux d'une jeunesse qui peine à contrôler ses émotions, leur performance devient tout simplement captivante dans leur rôle d'adulte. Ils sont beaux, mélancoliques et leurs joies sautent à l'écran. Si Park Bo Gum s'en sort admirablement, IU reste pour moi la star de la série. Il est tellement difficile de lâcher des yeux son regard embué de larmes ! Elle signe aisément son meilleur rôle à ce jour. La cinématographie est également très belle, de même que la colorimétrie de plusieurs scènes. 

    Vous l'aurez compris, ces quatre premiers épisodes m'auront conquise au point où je n'ai pratiquement rien à y redire, ce qui est tout de même assez rare. Mes seules craintes concernent donc la suite du scénario. Avec une histoire aussi puissante que celle de cette première génération, on peut se demander comment les réalisateurs vont réussir à émouvoir autant le public et si les acteurs prenant la relève de nos héros seront à la hauteur. 


    J'ai toujours été choyée par mes parents et j'ai en tête de nombreux moments de ma vie passée avec eux qui paraissent dorés et étincelants comme le sont souvent les meilleurs souvenirs de vacances d'été. Ils ont ce petit quelque chose d'inaltérable et d'éternel. Je réalise à quel point c'est un privilège d'être ainsi entourée et la série me l'a rappelé. Elle m'a rappelé les sacrifices qu'ont pu faire mes parents pour moi, comme ils ont mis leur vie parfois en retrait pour moi. Bien sûr, je n'ai pas besoin de regarder une série pour me souvenir de tous leurs témoignages d'amour, mais rien ne lui enlève qu'elle m'a donné l'immédiate envie de les voir et de les remercier pour tout. Que ce soit vos parents ou des proches, votre famille de sang ou celle de cœur, n'oubliez jamais de leur dire à quel point vous les aimez, je pense que c'est essentiel dans un monde où la violence omniprésente nous fait souvent oublier la beauté qui l'est tout autant. 

    Sur ce, je vous souhaite une bonne journée et, je l'espère, un bon visionnage si j'ai réussi à vous convaincre de regarder cette petite pépite. Si vous l'avez déjà vue, êtes-vous aussi accro que moi en ce moment ? Votre cœur est-il aussi devenu un réservoir à larmes juste pour eux ? 
 

    When life gives you tangerines est un drama coréen de 2025, réalisé par Kim Won Suk et écrit par Im Sang Choon. Il est interprété par Lee Ji Eun (IU), Park Bo Gum, Moon So Ri et Park Hae Joon dans les rôles titres. En cours de diffusion, 4 épisodes tous les vendredi sur Netflix.  

2 commentaires:

  1. Entre Jeongnyeon et La vie portera ses fruits, il y a de quoi enchaîner les coups de cœur ces derniers temps. J'ai eu un coup de foudre pour la série en voyant les images partagées par IU, et depuis j'ai envie de la regarder. J'attendais qu'il y ait un peu plus d'épisodes pour me lancer mais ton article, en plus de confirmer ma bonne première impression, me rend encore plus impatient. Je vais la regarder sans tarder !

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    1. Je ne me rappelais plus que tu avais vu Jeongnyeon aussi ! Il est tellement bien celui-là aussi ! J'ai trop hâte de voir tes réactions, tu vas adorer je pense !

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