C'est le printemps, les fleurs commencent à porter timidement d'éclatantes couleurs, contrastant avec un ciel qui n'en est qu'aux balbutiements de son joli bleu estival, les oiseaux testent leurs gammes.. Mais c'est également l'arrivée d'une nouvelle édition de "La Semaine du Shôjo" sur l'inspirant nid à découvertes qu'est Club Shôjo ! Malgré mon inactivité, j'ai eu la chance et le plaisir d'être conviée à participer à leur événement interblog de l'année, portant sur le thème de l'inspiration. L'année est passée sans que j'écrive beaucoup de mots par ici, mais j'ai tout de même beaucoup lu, voyagé, réfléchi auprès d'œuvres d'exceptions dont j'ai hâte de vous parler ! Et comment annoncer de meilleure façon mon retour qu'en écrivant sur un manga ayant ravi mon cœur il y a quelques récentes années, et qui continue de nourrir mon pensées ainsi que ma façon de vivre depuis ? Une œuvre qui m'a donné la sensation de m'avoir changée, aidé à grandir, le tout dans un mélange de bonne humeur, de destinée tragique et de personnages ô combien attachants. Vous l'avez ? Je vais aujourd'hui vous parler de Fruits Basket et plus particulièrement de son iconique héroïne : Tohru Honda.
Avant de commencer, je souhaite tout de même vous parler un peu plus en détail de cet événement très enrichissant. Tout au long de la semaine du 25 avril au 1er mai, Club Shôjo vous propose plusieurs pistes de réflexions en explorant le shôjo manga dans toute l'étendue de sa diversité (et je peux vous affirmer qu'elle est très large !). L'année dernière, j'avais eu l'opportunité de vous parler de deux mangas m'ayant permis de m'évader, alors que nous étions encore en proie à une certaine pandémie empêchant drastiquement le voyage physique. En 2022, une vingtaine de lecteurs participeront à cette nouvelle interrogation. Si vous désirez en savoir plus, n'hésitez pas à consulter le programme de l'événement. Et maintenant, passons à ma réponse !
Fruits Basket est un shôjo de Natsuki Takaya, édité entre 1998 et 2007 au sein du magazine Hana to yume et terminé en 23 volumes. En France, il est publié aux éditions Delcourt/Tonkam. La série débute tandis que Tohru Honda, notre lycéenne d'héroïne, se retrouve à la rue après la perte de sa mère, qui constituait son unique famille. Surprise par un de ses camarades de classe, le très populaire Yuki Sôma, la jeune fille finira par se faire héberger par la famille de ce dernier, auprès de qui elle découvrira une foule de portraits débridés et fantasques, mais aussi brisés par quelque chose, un secret que personne n'évoque. Pour cause; les membres de cette réputée famille sont tous possédés par les douze signes du zodiaque chinois : au contact du sexe opposé, ils se transforment immédiatement en l'animal qui leur a été attribué ! Commence alors cette cohabitation détonnante, dans laquelle Tohru mettra toutes ses forces afin de réduire l'affliction noircissant le cœur de ses sauveurs.
Nous ouvrons donc le manga sur une héroïne dont la vie a été sectionné brutalement : alors qu'elle est si jeune, elle a en effet été déracinée de sa famille après l'accident de voiture ayant coûté la vie de sa mère, qui était son pilier. Contrainte à quitter son foyer, vivant à peine de quelques petits boulots tout en menant de front sa vie lycéenne et sociale, nous faisons connaissance avec la jeune fille alors qu'elle habite dans une tente. Ça, le lecteur le découvre rapidement, mais pourtant, qu'elle n'est pas sa surprise en découvrant une Tohru rayonnante, affichant un large sourire dès sa première apparition. Alors qu'est-ce qui pourrait bien encore la faire sourire ainsi ?
Alors que l'on pense avoir affaire avec une énième héroïne du genre (ne vous détrompez pas toutefois, j'adore la protagoniste "type" du shôjo et sa candeur), Tohru surprend tant sa palette d'émotions est grande. Certes, elle est immensément gentille, serviable et, cerise sur le gâteau, une véritable fée du logis. En contrepartie de l'hébergement de la famille Sôma, la jeune fille s'occupe donc du foyer, dépoussiérant tout aussi bien les murs crasseux qui n'ont connu que de négligents locataires, que les cœurs solitaires de ses amis. En découvrant la malédiction qui touche ces derniers, Tohru sera également mise face à de profonds troubles les dévorant depuis le plus jeune âge, comme la dépression, l'envie, la jalousie et la peur du regard des autres. Mais elle est également tendre, compréhensive et très empathique envers la souffrance de ses proches. Loin de les observer de loin, Tohru devient très rapidement actrice de leur destin, se battant de toutes ses forces afin de leur donner les armes pour vivre sans avoir à renier leur nature véritable, mais principalement à faire leurs adieux à cette souffrance qui a toujours été leur compagne la plus intime. Les soutenant à chaque étape de leur parcours envers l'acceptation, l'héroïne fait figure d'une véritable mère pour ces orphelins qui ne peuvent légalement en porter le nom, mais qui souffrent constamment du rejet parental.
Si elle parait douce comme un agneau, toujours pleine de ressources lorsqu'il s'agit de réconforter sa nouvelle famille, une amie sur qui l'on peut toujours compter (etc... ses qualités ne sont pas en manque, cet article n'a pour but que de vanter les mérites de ma parfaite petite Tohru), la protagoniste, entre deux maladresses, est maitresse d'une force incommensurable, qui surprend tant elle parait peu inhérente à son caractère. Lorsqu'il s'agit de défendre ses camarades face à Akito, redoutable chef de famille régnant avec cruauté sur le clan Sôma, la jeune fille semble devenir toute autre et réagit avec une impulsivité ne lui étant pas coutumière. Sans jamais se départir de son admirable empathie, elle force à l'admiration en tentant de se rapprocher de ce dirigeant malveillant et aux paroles empoisonnées. D'une curiosité insatiable, mais sans jamais dépasser les limites de l'intimité personnelle, Tohru cherche toujours à comprendre l'autre, savoir ce qui le pousse à agir d'une certaine façon, sans jamais émettre le moindre jugement.
Bien que je ne peux mettre en relations ses sentiments avec les miens (car heureusement pour ma santé mentale, ma vie est plus stable), voir cette jeune fille briller dans toute sa fragilité, se relever sans cesse, m'a donné beaucoup de volonté à en faire de même. À toujours donner ce que j'ai de meilleur en moi, à exprimer une totale confiance à mon entourage, proche ou non. À la sortie du nouvel anime en 2019, j'ai été surprise de constater que beaucoup de spectateurs n'aimaient pas son personnage, trop "femme au foyer", trop "soumise" aux hommes qui l'ont hébergée, trop "naïve". À tous ces gens, j'ai envie de dire qu'ils n'ont rien compris de ce qui fait la suprématie d'une personne. Car la force, la vraie, ne se trouve pas dans la puissance des coups donnés, ni dans l'éloquence d'une langue joliment affutée, encore moins dans le "badass" qui semble dicter l'image d'une féminité dite "parfaite" de nos jours. L'absolu, à mes yeux, se trouve dans les sourires d'une pureté sans égale qu'affiche Tohru. La bonté, voilà ce qu'est la vraie force, la seule qui devrait compter en ce monde. Car après tous les revers d'une vie qui l'a certainement malmenée depuis son plus jeune âge, cette héroïne a la force de se relever, peu importe le nombre de fois que cela sera nécessaire, sans jamais éprouver l'envie de porter un regard amer sur ce et ceux qui l'entourent. Voir la vie sous son plus bel éclat, de façon permanente et avoir cette confiance vierge, comme neuve à la vie, voilà ce qui m'inspire. Tout comme Tohru, j'aspire à être une bonne personne, de celles qui, par de petites gentillesses pouvant paraître anodines, peuvent améliorer la journée, ne serait-ce qu'un instant, de quelqu'un. Rien ne me rend plus heureuse que de sourire à la vie, à la beauté de ce qu'elle offre, pour ceux qui savent voir, en dépit de ses petits coins mal éclairés. Moi aussi, je veux avoir le pouvoir de faire fleurir la gentillesse qui est en moi et l'afficher courageusement comme une de mes forces, chérir cet optimisme parfois moqué.
Je conclus cet article avec la sensation d'en avoir trop peu dit. Je ne pense pas avoir réussi à retranscrire l'infinie bonté de ce personnage, encore moins tout ce que cette solaire personnalité m'a apporté et continuera de le faire, j'en suis sure, pendant encore plusieurs années.
🌸🍵🌸
Parce que l'inspiration, c'est comme le bonheur, ça se partage : voici les articles des autres créateurs de contenus et de jolis mots. N'hésitez-pas à passer les lire !
🌸 Les animes & co
🌸 Les chroniques d'un ange
🌸 Don'tforget3oct
🌸 La forêt des lectures
🌸 June wonderland
🌸 Little big dam
🌸 La mangasserie
🌸 Mirrors
🌸 Papa lecteur
🌸 Swordy
🌸 Yaoi cast
Belle inspiration ! J'ai moi-même pensé à Kyoko, la mère de Tohru, car leur relation m'avait énormément touchée à l'époque ^-^ Alors, je ne peux qu'approuver ton choix :D
RépondreSupprimerMerci beaucoup !! Effectivement, la mère de Tohru est un modèle pour beaucoup d'entre nous et je n'échappe pas à la règle, elle m'inspire dans plusieurs segments de ma vie, encore aujourd'hui :) Merci d'avoir pris le temps de lire mon article, au plaisir de lire tes jolis écrits encore longtemps ♥
RépondreSupprimer