Dans un monde où tout est recouvert de glace, la famine et le chaos règnent sur la Terre. Parmi les quelques humains qui tentent de survivre, certains sont dotés de pouvoir surnaturels. Agni et sa sœur, Luna, font partis de ces « élus » et possèdent la faculté de se régénérer. Agni utilise ce pouvoir pour nourrir les habitants de son village. Pourtant, cela ne suffira pas à les préserver du terrible malheur qui va s’abattre sur eux… Pourtant, ce pouvoir ne les préservera pas du terrible malheur sur le point de s’abattre sur eux… Seul survivant d’un massacre, Agni se lance dans une quête effrénée pour assouvir sa soif de vengeance. (source résumé)
Vous n'êtes pas sans savoir que mon affection va surtout pour les choses sensibles, belles à en faire larmicher un peu, poétiques... Bref, je n'étais peut-être pas la lectrice la plus indiquée pour lire ce nouveau seinen des éditions Kazé. Mais il parait que la vie est ponctuée de surprises (ou plutôt que je suis une grosse curieuse) et j'imagine que Fire Punch en est une.
Pour être franche, même si les critiques sont pour le moment plutôt excellentes et unanimes sur le sujet, toutes mettent tellement en avant la violence du titre que j'étais presque partie avec des a priori, persuadée que le manga était tout sauf fait pour moi. Et c'est peut-être parce que j'ai forgé mon esprit pour s'endurcir pendant la lecture, j'étais prête à voir toutes les horreurs du monde... Et c'est en fait plutôt bien passé. Alors, certes, ça n'est pas un manga à mettre entre toutes les mimines, c'est avant tout une oeuvre très sombre. Pour ma part, je pense que je me suis lancée dedans en "combattante". Même si certaines scènes sont horrifiantes, la lecture de Fire Punch m'a été beaucoup plus aisée que celle de Zankoku na kami ga shihai suru, qui, pour le coup, est presque insoutenable. Bref, tout cela pour vous dire que oui, le titre est violent, mais si on se prépare mentalement, la sensibilité n'est pas forcément un argument en défaveur du manga, qu'il serait dommage de résumer à ce simple critère.
L'immersion est totale et ce, dès les premières pages. Nous entrons dans une ère glacière sans pitié pour la race humaine. On sent que le mangaka en met un paquet pour mettre mal à l'aise le lecteur, presque aussi à cran que ses personnages : esclavage, cannibalisme, viol, zoophilie et j'en passe sont présentés de façon brute (si cela vous inquiète, comme je l'étais, les mots sont "durs" mais rien n'est trop montré explicitement). Tout comme le héros, je me suis sentie plongée directement dans l'horreur, aux côtés de tous les vices humains possibles et imaginables. Je dirais que ce premier tome est surtout une longue introduction à cet univers impitoyable, plutôt que le lancement d'une histoire qui ne semble débuter que vers la fin du volume. Au moins, le ton est donné. La touche fantastique est pour le moment à la fois très présente et paradoxalement discrète dans la construction de l'univers. On suit Agni dans cette vengeance qu'on espère voir aboutir et, de mon côté, j'espère qu'il nous emmènera encore plus loin que cela.
Je ne suis pas une immense fan de ce genre d'intrigue habituellement et même si, ici, la sauce a tout de même pris, ce qui m'a plu davantage, c'est le nombre de questions qui se bousculent dans ma tête à la fin du tome. J'aime ce côté mystérieux de la série, causé par le fait que l'on soit plongé en plein milieu d'une histoire, et pas vraiment à son commencement. Je suis vraiment curieuse d'en savoir plus à propos des élus, de Doma, de cette femme intrigante qui fascine Agni, pour une raison que je ne dévoilerais pas sous peine de vous gâcher une jolie surprise de l'intrigue. C'est principalement ce qui me fera me procurer la suite, d'ailleurs.
En revanche, là où retombe Fire Punch, c'est peut-être au niveau des personnages. Bien sur, on est scotché face au héros, Agni, qui transpire la classe et j'ai également éprouvé de l'empathie pour le protagoniste. Mais pas forcément de l'attachement, surement parce qu'on entre peu dans ses pensées, comme s'il était devenu une machine où seule subsiste l'idée de vengeance. Malgré tout, je pense que cela pourrait s'améliorer par la suite, l'auteure lui esquissant une sympathique relation avec Sun. Affaire à suivre.
Le dessin est très beau, précis et à la fois plein de coups de crayon, ce n'est pas désagréable à l'oeil. Je trouve que cela contribue vraiment à donner son ambiance au titre et en fait même, pour les lecteurs les plus emballés, un vrai page turner.
Si je ne suis peut-être pas entièrement sous le charme, je reconnais que cette introduction de Fire Punch claque, dépayse, fait frémir et, surtout, donne envie de lire vite la suite !
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