samedi 3 mars 2018

Lectures #18
Les nouveautés de Janvier 2018


Après avoir décortiqué les nouveautés de janvier, plusieurs titres alléchants m'avaient tapé dans l'oeil, certains plus violemment que d'autres. Malgré toutes mes bonnes volontés de réduire au maximum mes achats de nouveauté, la bonne résolution est rapidement passée à la trappe. Me voici vous présentant trois nouvelles séries, touchant de près ou de loin au fantastique et décrivant de rudes et beaux périples, à la recherche du "vrai soi"...



SPIRITUAL PRINCESS

Résumé Akihime a beau être la fille du tengu de la montagne ryokuhô, elle vit parmi les humains avec sa mère et va à l’école comme tout le monde. Son ami d’enfance, en revanche, travaille très dur pour devenir tengu et la harcèle pour qu’elle suive également l’apprentissage, mais celle-ci s’y refuse toujours. En réalité, c’est takeru, un garçon de la même école, qui occupe toutes ses pensées.


Ce que j'en ai pensé : Parmi les premières annonces de Kazé pour leurs titres de 2018, bien plus que l'attendu The promised neverland, c'était ce shôjo bercé de traditions et mythes japonais qui m'avait le plus émerveillée. Conformément à mes ambitions, le titre m'a emmenée dans un joli petit village paisible où les hommes cohabitent de manière incongrue avec un bestiaire original, que l'on brûle d'approcher de plus près. J'en demandais toutefois trop; comme souvent, je peine à freiner ma gourmandise. 

Le ticket m'a amenée vers une destination mignonne aux côtés d'une héroïne charmante et identifiable, mais pas vers le paysage que j'aurais désiré; quelque chose de poétique, plus attaché aux cultures et à la nature. Je ne boude pas mon plaisir, toutefois, Spiritual Princess est une histoire fraîche où il n'est pas désagréable de s'égarer. On y croise la route de plusieurs créatures et j'ai personnellement très envie de voir notre "princesse" Akihime embrasser ses origines de meilleure grâce. Reste quelques petites facilités qui m'ont fait tiquer : personne ne remet en question l'existence des créatures et beaucoup d'éléments que j'avais espéré voir apparaître qui sont absents. Nullement un défaut en soit donc, mais cela à tendu à une petite déception, sur le coup.

Le titre n'est pas vraiment original. Pas le coup de coeur espéré, mais je me plais quand même plutôt bien dans cet univers hybride, entre fantastique et quotidien lycéen. Le duo que forme Akihime avec Shun est rigolo, léger, et définit le mieux l'ambiance du titre. Regorgeant de personnages secondaires au design farfelu, le manga plonge souvent dans un petit étang d'humour. J'ai craqué pour la plume de Nao Iwamoto, mignonne et un brin "old school"

Seul vrai bémol, le livre se conclue sur une histoire courte qui aurait pu être intéressante, mais finalement trop courte pour dépasser le stade de l'anecdote. 



CENTAURES

Résumé : Plus téméraire qu'un cheval, plus fier qu'un homme, le centaure est un être divin, côtoyant les hommes depuis la nuit des temps. Mais en ces périodes de trouble, les humains les ont réduits à l'esclavage, afin de les utiliser comme “armes de guerre”. Pour sauver son fils, le fier et sauvage centaure Matsukaze se laisse capturer par les humains. Il y fait la rencontre de Kohibari, un jeune mâle de son espèce, apprivoisé par les hommes. Ensemble, ils tenteront une folle évasion pour reconquérir la liberté de leur peuple…


Ce que j'en ai pensé : A l'instant même de l'annonce de Glénat, j'ai su que je me devais de répondre à l'appel de Centaures. Peu d'éditeurs peuvent se targuer d'avoir accueilli un mythe aussi peu représenté dans les médias japonais, comme les nôtres. Tellement unique qu'il ne souffre d'aucune comparaison facile, le manga de SUMIYOSHI est un petit bijou à l'état brut aussi palpitant que douloureux

On sent immédiatement tout le travail de la mangaka dans ce qui est une de ses premières créations. Elle nous plonge la tête dans l'eau bouillante de son univers; un monde que j'ai tout de suite trouvé plausible et dont j'ai envie de connaître les 1001 secrets. Ces créatures fortes et insoumises au fond d'elles-même ont quelque chose qui interdit au lecteur de stopper sa lecture. Pour les amateurs de dessins animés, le titre a un côté Spirit, qu'il n'est pas désagréable du tout de retrouver. On sent l'autrice passionnée et victime d'une tonne d'idées, comme en témoignent ses notes détaillées sur les différentes "espèces" de centaures en fin de volume. On se croirait presque dans un documentaire très sérieux. 

La fougue des personnages est parfaitement retransmise par un dessin nerveux et tout en crayonné. C'est un style auquel il faut se faire, je trouve. J'ai eu des difficultés à suivre les actions dans un premier temps et il faut s'habituer aux contrastes entre des traits fins et d'autres plus grossiers. On sent en tout cas la patte d'une mangaka des plus inspirées ! Bref, je chouine, mais ça reste : joli et puissant, bien que confus par instants.  

Centaures oppose et associe deux êtres bien différents et j'irais jusqu'à dire que le manga repose bien souvent sur cette dualité. On y retrouve donc un Matsukaze tempétueux et un Kohibari doux et même très rigolo (!). Le "couple" fonctionne à merveille, animosité devenant amitié, qui va peu à peu se transformer en une touchante fratrie. Plus que leurs aventures en elles-mêmes, mon penchant s'en est allée vers ce duo attachant. Mais de manière générale, les personnages sont surtout très charismatiques. J'ai hâte que le manga se porte plus en détail sur ceux qui entourent les héros. 

Ce qui m'a le plus saisi, en dehors de cette thématique assez inédite, c'est ce mélange inattendu, rendant le manga presque hétéroclite. A la lecture du synopsis, on s'attend logiquement à quelque chose d'assez dur, un "survival" un peu modifié et, bien sûr, le manga se partage entre action et quelques passages difficiles, voire faisant friser le museau. Le plus étonnant est que ce caractère partage l'affiche avec beaucoup d'humour et de douceur. On y côtoie aussi des notes poétiques et bucoliques qui dénotent avec le désir belliqueux des autres personnages

Original et plein de surprises au niveau de son genre quasi inidentifiable, Centaures s'élance au grand galop sans épargner les lecteurs d'un furieux coup de coeur ! Idéal pour se dépayser. 



VOYAGE AU BOUT DE L'ÉTÉ

Résumé éditeur Makoto est un fonctionnaire de province on ne peut plus ordinaire. Sa seule passion est de dessiner en secret... des mangas pour filles ! Mais quand un jour Kureha, jeune lycéenne plutôt triviale, tombe sur ses planches et commence à les lire, leur quotidien va basculer. Cette dernière, complètement enthousiasmée et émue par ce qu'elle vient de lire, embarque Makoto de force dans une drôle d'aventure : en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les voilà partis en direction de Tokyo, pour présenter le travail de Makoto à un éditeur ! C'est le début d'un voyage qui changera à jamais leurs vies...


Ce que j'en ai pensé : Les sorties Akata sont toujours un petit événement dans mon planning de sorties. Je ne cache plus mon engouement pour leur catalogue. Je n’avais jusqu'alors testé qu’un de leurs one-shot, La valeur de ma vie, qui ne m’avait pas plus convaincue que cela. Avec Voyage au bout de l’été, c’est une histoire de cœur différente. J’ai été happée par le trait aérien de Keiko Nishi, mais surtout par sa façon de raconter les histoires et les petits rien de la vie. 

En premier plan, l'histoire comique et romantique de Makoto, un fonctionnaire qui se lance de mauvais gré dans la voie du manga et de Kureha, une lycéenne qui cherche à tout prix à sortir de son quotidien. "L'aventure" qu'ils vont tous les deux vivres va faire naître la fleur de l'amour, mais surtout leur donner un présent qu'ils recherchaient depuis longtemps : la confiance en eux-même, mêlée au sentiment de respect et d'intérêt que quelqu'un va enfin leur vouer. Leur alliance est plutôt drôle, portée fermement par une Kureha qui ne mâche pas ses mots ni ses volontés. Le petit couple qu'ils deviennent m'a rapidement fait chouiner. J'ai aimé le naturel qui s'épanouissait entre eux et la franchise qu'ils ne manquaient pas de se balancer au visage. L'un étant essentiel à l'autre et vice versa, certaines scènes sont même touchantes. Je les ai suivis dans leur création avec un petit sourire qui n'a jamais quitté mes lèvres. 

Ce dont je ne m'attendais pas, en revanche, c'était que le titre allait aussi tourner sa caméra vers les membres de la famille de Kureha, accompagnant ainsi le temps d'un été la mère, la fille, le fils et le grand-père. Des histoires qui sont moins "tape-à-l’œil" peut-être, car elles touchent un registre bien plus contemplatif. C'est surement là que la maîtrise de la mangaka m'a le plus touchée en plein coeur. J'ai aimé l'atmosphère de cette amitié naissante entre le petit frère de Kureha et son ancien harceleur; l'échappatoire, vraie délivrance, que vit sa mère avec un inconnu et enfin la dépression de son grand père. Puis on s'intéresse aussi à cette éditrice qui est à un point charnière de sa vie, elle est perdue et cherche du sens à son travail et ses relations. Elle était touchante. C'était subtil, très court. Il ne faut pas vraiment y chercher sens je pense, mais moi, cela m'a touchée et fascinée à la fois. J'aimais beaucoup ces courts récits qui coupaient les aventures de Makoto et de sa nouvelle petite assistante.

Comme dit plus haut, je suis tombée sous le charme de la grâce et de la légèreté des dessins. L'autrice a un certain talent pour dessiner des bouilles rigolotes. J'aimerais beaucoup la lire a nouveau un jour.




- Spiritual Princess, 1 volume disponible aux éditions Kazé (6€79). Tome 2 à paraître le 14 mars 2018. Merci aux éditions Kazé pour m'avoir permis de découvrir ce titre !

- Centaures, 2 volumes disponibles aux éditions Glénat (7€60)

- Voyage au bout de l'été, oeuvre terminée en un volume, publié aux éditions Akata (6€99) 


Et vous, quelles sont les nouveautés que vous avez lues en Janvier ?

4 commentaires:

  1. centaures me fesait très envie et après avoir lu ton avis je n'ai qu'une envie, foncer à la librairie !

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    1. Aah ça fait plaisir :) Ce n'est que le tome un, mais il m'a beaucoup plu en tout cas. Il a été très différent de l'idée que je m'en étais fait.

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  2. J'ai aussi bien aimé Spiritual Princess.
    J'ai repéré Centaures par sa couverture, je tenterai peut-être. :D
    Je n'avais pas noté Voyage au bout de l'été mais ce que tu en dis me tente bien.

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    1. Merci Luthien ! :)
      Difficile de rater la couv' de Centaures haha, elle tape facilement dans l’œil ! :D

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