dimanche 5 juin 2016

Le Pavillon des Hommes - tome 02 & 03


Résumé :

Un drame a fragilisé le Japon ! Une terrible épidémie - la variole du Tengu qui touche exclusivement les êtres masculins - tue de nombreux jeunes et moins jeunes gens, sans distinction de classe. Le shôgun Iemitsu fait partie des victimes. Six ans plus tard, le pays ignore encore le décès de Iemistu, et à l'intérieur du palais, persécutions et manipulations se nouent afin de préserver ce secret. En se rendant au palais pour présenter les hommages de l'empereur au shôgun, Arikoto - jeune et beau religieux - ne se doute pas qu'il va se retrouver prisonnier des intrigues de la cour, faisant ainsi face à l'inhumanité des pratiques et des membres de la cour.





Quel raffinement, quelle élégance ! Si le premier volume du Pavillon des hommes m'avait plus que convaincue, ceux-ci m'ont entièrement conquise, de par sa réécriture intelligente de l'Histoire et les portraits de personnages tout en finesse que la mangaka dépeint avec sensibilité... 

Attention, cette critique dévoile un certain nombre d'éléments de l'intrigue !

Après avoir quitté un pavillon sans dessus-dessous à l'arrivée d'un nouveau shogun, nous replongeons des années auparavant, à la création de celui-ci... Et c'est tout bonnement passionnant ! Nous suivons alors un jeune moine, Arikoto, souhaitant se plonger corps et âme dans la voie la plus vertueuse possible, jusqu'au jour où il va se retrouver piégé au pavillon, afin de servir de père aux futurs descendants du shogun, à cette époque encore obligée de se travestir en homme. Au départ plus que réticent à servir la jeune femme, le moine va pourtant finir par en tomber follement amoureux, donnant naissance à une romance fusionnelle particulièrement touchante, en dépit de toutes les embûches qui vont se dresser sur leur passage. J'ai été totalement séduite par le personnage de Arikoto. J'irais même jusqu'à dire qu'il force le respect. Grand sage et altruiste, son évolution est très plaisante, entre résignation et réel intérêt pour le pavillon et ses occupants. Je fus subjuguée par certaines scènes particulièrement belles le concernant, mais je vais éviter de me lancer dans cette voie, au risque de ne jamais finir cette critique... 

Le personnage le plus marquant sur ces deux volumes reste toutefois la princesse/shogun Iemitsu. Ce qui m'a le plus fascinée chez cette grande héroïne, c'est bien sa force incroyable et ce, malgré toutes les choses très dures qu'elle a vécu (enlèvement, viol, puis perte de son enfant et de son identité de femme) et ce "rôle de femme" qu'on lui impose pour préserver la lignée Tokugawa à tous prix. Je fus de bout en bout incroyablement fascinée par cette femme qui ne laisse rien voir de sa fragilité et reste digne en toutes circonstances. Son attitude au volume trois, plus encore, est assez fabuleuse. A ce titre, les dernières pages m'ont captivée, vraiment. Il me tarde de voir comment peut encore évoluer cette femme si étonnante, mais nul doute que cela sera de nouveau fait avec un talent inouï, dont seule Fumi YOSHINAGA semble avoir le secret. 

La mangaka continue par ailleurs d'étoffer son univers si bien conçu avec l'arrivée de nouveaux protagonistes. Ainsi, on voit le pouvoir pencher lentement du côté des femmes, avec des hommes considérés comme "trop fragiles pour travailler" ou voués à la prostitution pour s'en sortir. Le contexte s'en voit, comme à première lecture, absolument passionnant, tant cette redistribution des cartes est astucieusement maîtrisée. Les deux nouveaux concubins venant de l'extérieur sont rapidement relégués au rang de personnage secondaire, mais Sutezo notamment, apporte une fraîcheur jusque là plutôt inédite. On se penche également de plus en plus sur Gyokuhei, le jeune serviteur de Arikoto, qui semble avoir un certain rôle à jouer aux côtés de Iemitsu. Affaire à suivre... 


Décidément, Le Pavillon des Hommes semble avoir dérobé mon cœur ! Cette série très riche et inédite me laisse de tome en tome plus émerveillée encore. Une Grande série aux enjeux brillants et personnages écrits d'une main de maître. Qu'attendez-vous pour le lire ? 


Au final ... 


▲ Un arc encore plus captivant que le premier
▲ Le personnage de Iemitsu est une oeuvre d'art !
▲ De nombreuses scènes très fortes
▲ Un contexte passionnant 


Fiche technique ... 


Nom VO: 大奥  (Ooku)
Origines: Japon - histoire originale - 2005
Date de publication FR: 23 octobre 2009 & 12 février 2010
Scénario: YOSHINAGA Fumi
Dessins: YOSHINAGA Fumi
Type: Josei - Historique, Drame
Editions : Editions Kana
Age conseillé: 14 ans +
Prix public: 7€45

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