C'est le retour de la Semaine du Shôjo sur Club Shôjo (le programme des réjouissances ici), un événement qui s'est déroulé du 24 au 30 avril 2017. L'occasion de réviser nos classiques en s'amusant, de découvrir de nouveaux titres ou bien encore de réfléchir sur certaines questions (je recommande particulièrement l'article sur la femme Japonaise, qui est en tous points excellent et bien vu).
Pour ma part, j'ai été conviée pour la troisième fois (encore un gros merci aux organisatrices !) à participer à cette semaine et comme je fais toujours les choses au dernier moment, me voici, au dernier jour de l'événement, à répondre à l'épineuse question que l'on m'a posée : "Quel est le shôjo (yaoi ou josei) a eu le plus d'impact dans ta vie et pourquoi ?".
Bien que je sois une grosse lectrice de shôjo depuis mon enfance, la réponse à cette question est venue très difficilement. Beaucoup de titres m'ont marquée, je pourrais notamment évoquer, tout comme Kyoukai's World, le sublime Mars qui m'a donné une véritable claque. Mais peut-on réellement parler d'impact ?
J'avais aussi envie de parler de Blue Spring Ride, le seul titre où je me suis vraiment reconnue dans une héroïne, pas dans ses aventures amoureuses, mais bien dans son caractère. Et c'est aussi ce titre qui m'a fait prendre conscience, je pense, de mon affection pour le genre. Ou encore du Coeur de Thomas, qui a révolutionné mes attentes de lecture, ou bien Kids on the slope, pour lequel le monde entier connait mon amour. Bref, j'avais envie de parler de tous mes coups de coeur, qui à mon sens, ont tous eu une place significative dans ma bibliothèque, à un moment ou à un autre de ma vie.
Mais comme je suis une vilaine tricheuse qui ne sait pas se modérer, je suis tout de même parvenue à ne sélectionner que deux titres, que je ne pouvais absolument pas départager.
Parce qu'au commencement, il y avait Tokyo Mew Mew.
J'étais en primaire et alors que je passais mes journées à rejouer les films Disney (que j'aime toujours autant !), est soudain arrivé le magazine Petites sorcières, qui était accompagné, dans ce numéro, par un extrait du premier volume de Tokyo Mew Mew, ce manga dont l'adaptation animée me rendait déjà folle sur France 3.
L'extrait lu une bonne cinquantaine de fois, je finis par lire la série dans son intégralité, me découvrant une passion insoupçonnée pour ces "bandes dessinées en noir et blanc". La qualité de Tokyo Mew Mew et de sa suite sont surement discutables. Mais à mes yeux, cette série a toujours une valeur très significative. Ce fut l'effet boule de neige : depuis une bonne dizaine d'années, je suis devenue avide de mangas, premièrement, puis consommatrice d'animes, de dramas, de kpop... Au fil des âges, j'ai découvert plus d'une facette de cette culture qui me passionne, je me suis ouverte à la Corée du Sud, qui a également fait beaucoup. J'ai entretenu un blog avec une passion inchangée et il va souffler cette année ses sept bougies ! Qui aurait cru qu'un petit extrait aurait déclenché de telles passions ? Il a surtout ouvert les vannes à une curiosité insatiable, qui ne fait même que grandir. Alors comment ne pas parler de Tokyo Mew Mew quand il a pratiquement fait de moi ce que je suis aujourd'hui ? Ce sont de biens grands mots, mais je me demande parfois qu'est-ce que je ferais de mes journées si je n'avais pas ouvert ce manga, qui a même eu un impact sur des intérêts qui en étaient pourtant totalement déconnectés -notamment la mode.
Et outre cette porte ouverte à un univers, Tokyo Mew Mew est une partie indéniable de mon enfance, qui m'a permis, à mon tour, de devenir une super justicière de l'environnement. Je ne compte plus les gribouillis que j'ai fait à ce sujet, ni les relectures de ces mangas, même des années plus tard ! Et je pense toujours qu'il s'agit d'une parfaite porte d'entrée pour les enfants, d'autant plus que cela leur apprend de bonnes valeurs !
Je me voyais tout de même mal arrêter mon article ici. J'avais un autre shôjo qui me trottait au fond de la tête concernant cette question. Je pense ici à Orange, un shôjo, certes récent, mais qui m'a fait beaucoup réfléchir, en plus de m'émouvoir au point de faire sa fête à tout mon stock de mouchoir.
Orange, c'est l'histoire pas comme les autres de Naho Takamiya, une jeune lycéenne qui se réveille un matin avec une lettre à son nom. L'expéditeur : elle-même, mais dix ans dans le futur. Le but de cette version adulte d'elle-même est vite clair : sauver Kakeru, un garçon qui vient juste d'arriver dans sa classe. Car dix ans plus tard, Kakeru n'est plus de ce monde.
Comme on le comprend très vite, l'oeuvre de Ichigo Takano est très forte. Elle a le mérite de sublimer l'amour, comme les amitiés, mais surtout, elle a la force incroyable de nous faire réfléchir, en passant par des thématiques dures, mais essentielles, le suicide et le regret. Ce manga m'a incroyablement touchée de par ces thèmes, qui étaient pourtant difficiles à traiter de manière juste, mais que la mangaka a vraiment su faire passer avec beaucoup d'émotion.
Mais jusque là, où se trouve le rapport avec ma personne ? Outre le fait que ce manga m'a fait perdre une quantité phénoménale de larmes, c'est une raison plutôt personnelle qui m'a poussé à parler de ce titre. Il faut dire que j'ai lu Orange à la bonne période de ma vie. J'avais alors le même âge que les personnages, je commençais à penser sérieusement à mon avenir. Je me posais des questions sur ce que j'avais envie de faire, ce que j'avais envie de devenir. Et pas que mon avenir professionnel. Je voulais savoir quelle personne je voulais être. Comment je pourrais être une personne qui passe dans la vie adulte sans aucune honte, sans aucun regret. Je me considère toujours dans cette phase de "transition", mais si je sais une chose, c'est que Orange m'a fait beaucoup réfléchir à ce sujet. Après l'avoir lu, j'ai eu envie, surement de façon très naïve, mais au moins sincère, d'être une personne sur qui l'on peut compter.
Je pense que le manga a eu un second impact, cette fois-ci sur mes lectures. En plus d'avoir déclenché une véritable passion pour la collection shôjo de l'éditeur (mon plaidoyer passionné sur le sujet), le titre m'a ouvert sur un nouveau genre, qui fait désormais partie de mes péchés-mignons : les thématiques plus sociales. Je pense que c'est celui là qui m'a, indirectement, dirigée vers des œuvres plus matures, qui rejoignent ce que je disais plus haut (Perfect World, In the clothes named fat ...) ou encore des boy's love plus recherchés (Le jeu du chat et de la souris). Je ne dis pas que la lecture de Orange a changé ma vie, mais je pense quand même qu'il a eu un petit impact sur mes achats, ou au moins, il a peut-être été à l'origine d'une volonté de les diversifier. Plus facile à dire qu'à faire, car je continue tout de même à lire des œuvres clichés et compagnie (les habitudes ont la dent dure), mais qu'importe, je prends mon pied. Et surtout, je pense que j'ai bien moins de préjugés sur certains titres qui, à première vue, n'étaient "pas pour moi".
Voilà, j'ai beaucoup raconté ma vie, ça n'était surement pas bien intéressant, mais j'ai tout sorti ! C'était une question difficile, mais curieusement cela doit être celle pour laquelle j'ai mis le plus d'effort et... de mots.
Et parce qu'un seul avis sur la question, cela ne vaut rien, je vous invite graaandement à passer lire les articles des autres blogueurs / blogueuses sur le sujet ! N'hésitez-pas à découvrir, si ça n'est pas déjà fait, ces écrivains et lecteurs passionnés.
Encore un gros merci à Club Shôjo pour avoir pensé à moi, ce fut un plaisir.
Les participants à l'événement
• Club Shôjo - article
• Heaven Manga - article
Le premier ne m'a jamais rien dit même si je sais qu'il est assez connu mais il est vrai qu'Orange est un bon choix. Néanmoins, je ne pouvais pas le prendre pour moi car ce n'est pas celui qui m'a dirigée vers des shôjo plus profonds. C'est plus à mes débuts que j'ai commencé à lire d'autres choses et Orange reste donc assez récent pour moi. En tout cas, bel article :)
RépondreSupprimerOh je ne connaissais pas cette illustration de Orange, elle est magnifique !
RépondreSupprimerJ'ai tenté ce manga un peu au hasard, alors que je n'en achetais/lisais plus beaucoup (exception de Chihayafuru <3) et j'ai adoré. :D
Ouah ! J'adore ton article. On sent que tu y as mis tout ton cœur. C'était passionnant à lire. Merci de ta participation.
RépondreSupprimerMerci pour ton article poignant sur ta vie, ça nous permet de mieux te connaître :) Pour ma part, j'ai aussi été baignée depuis le CM2 par les mangas, et je suis tellement d'accord avec toi sur le fait qu'ils nous ont aidé à nous construire, à devenir ce que nous sommes aujourd'hui. Certains me trouvent plus mature que d'autre et je suis persuadée que c'est due à toutes ces lectures quotidiennes sur la vie, sur les relations humaines et sur plein d'autres sujets...J'ai grandi avec Kare first love, où je me reconnaissais en l'héroïne, mais aussi avec Marmelade boy (mon tout premier). Piece m'a aussi beaucoup touché. Je me suis reconnue en l'amie de l'héroïne, celle qui fait de grands efforts pour aller vers l'autre mais dont on ne fait pas trop attention. Orange aussi m'a ému avec ses personnages si vraies...il nous fait effectivement réfléchir sur nos regrets et c'est vraiment une bonne leçon de vie :)
RépondreSupprimerEn tout cas merci pour cet article qui nous rappelle à quel point les mangas et la culture asiatique sont omniprésents et essentiels dans nos vies.
Oh Tokyo Mew Mew ! Je commençais à peine à aimer les mangas quand je suis tombée sur l'anime sur France 3, j'avais adoré. Il faudrait que j'essaye de le finir, j'étais trop frustrée à l'époque de ne pas avoir vu beaucoup d'épisodes... Je me suis alors rabattue sur le manga et j'avais beaucoup aimé, même si je n'étais pas fan du couple principal (j'étais tellement fan de Ryô/Eliott et de Kisshu) ^^
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Orange, c'est vrai qu'il fait parti de ces shôjos qui se démarquent et qui dépassent le simple shôjo "tranche de vie" que tu oublies quelques années plus tard. J'ai hâte de lire le nouveau tome, Suwa étant mon personnage préféré ♥
Orange, aaalala, une histoire que j'ai beaucoup aimé également. Je l'ai découvert en anime et c'est vrai qu'il est magnifique !
RépondreSupprimerJ'espère que tu te trouveras que ce soit dans la vie pro ou perso :)
En tout cas, vive les mangas ! Sans eux on s'ennuierait :o
Heyden : Oui, c'est vrai qu'il est récent quand on y pense ! J'espère que d'autres titres comme celui-là arriveront :) Merci !!
RépondreSupprimerLuthien : Oui tellement ♥ Je trouve que c'est un très bon manga pour réconcilier les réfractaires avec le genre aussi :)
Carole : Merci à vous de me l'avoir proposé, ce fut un plaisir !
Justb : On sent ta passion sur ces titres, cela donne envie de les lire. Merci à toi pour ce beau commentaire :)
Miyuneko : Je suis entièrement d'accord avec toi, et j'ai hâte aussi !! C'est vrai que le couple principal de TMM ne vend pas du rêve, en y repensant lol.
Leyzia : Merci, j'espère la même chose pour toi d'ailleurs :)