Semaine du shôjo - Qui est la meilleure mangaka shôjo ?

source image (Kurumi-chan)

Dans le cadre de la semaine du shôjo, organisée par Club Shôjo du lundi 21 au dimanche 27 avril 2014, j'ai été invitée à répondre à une question difficile, qui pourrait-être la meilleure auteure de shôjo ? Une question qui n'est pas si simple quand les shôjos me passionnent depuis quelques années déjà et que les séries s'accumulent dans les étagères, toutes dévorées et adorées. Pourtant, au fur et à mesure de mes réflexions, une auteure est sortie du lot, celle que je vais vous présenter si dessous...


Je ne sais pas si l'on peut dire que cette auteure est la meilleure, car après tout, c'est une question de subjectivité. Mais personnellement, cette mangaka est celle qui me fait vivre le plus d'émotions, qui me rends heureuse rien qu'en lisant ses œuvres, triste et frustrée, mais surtout, rêveuse. Portrait de Io Sakisaka.

Peu d'informations circulent sur cette mangaka de talent.
 En France, elle est connue pour sa série Strobe Edge et plus récemment Blue Spring Ride, dont l'adaptation animée débutera cette année au Japon.

Elle est aussi l'auteure des one-shot Blue, Bye-Bye Little, Call my name, Gate of Planet, Kimi Bakkari no Sekai, Mascara Blues et du diptyque Watashi no Koibito.

Nom VO: Strobe Edge

Origines: Japon - 2007

Scénario: Io Sakisaka

Dessins: Io Sakisaka

Type: Shôjo - Romance, Tranche de vie, Comédie

Editions: Kana

Série en France: 10 tomes (terminée)

Série au Japon: 10 tomes (terminée)

Age conseillé: 12 ans+

Prix public: 6€85

Nom VO: Ao Haru Ride

Origines: Japon - 2011

Scénario: Io Sakisaka

Dessins: Io Sakisaka

Type: Shôjo - Romance, Tranche de vie, Comédie

Editions: Kana

Série en France: 5 tomes (en cours)

Série au Japon: 9 tomes (en cours)

Age conseillé: 12 ans+

Prix public: 6€85

Les One-Shot

Nous avons, respectivement de gauche à droite: Call my name (2001), Bye-Bye Little (2002), Watashi no Koibito (2003), Kimi Bakkari no Sekai (2004), Gate of Planet (2005), Blue (2006), Mascara Blues (2007) et Sono Omokage wo Shitteru (2013)
Ces huit titres sont tous parus aux éditions Margaret Comis et restent (malheureusement) inédits dans nos contrées...

Parler des œuvres de cette auteure qui, à mon avis, mériterait plus de succès (mais ça, c'est un autre débat), c'est bien, mais parlons maintenant du pourquoi du comment de mon choix.

Io Sakisaka, la découverte... 

Io Sakisaka est une mangaka que j'ai découvert grâce au forum Bulle Shôjo (petit coup de pub au passage), dans lequel les membres étaient particulièrement enthousiaste sur sa première série licenciée en France: Strobe Edge. De mon côté, c'était une série qui m'avait déjà attirée par sa couverture qui sent le kawai à plein nez et par le sublime dessin dont j'étais déjà fan. Seulement, j'étais dans ma période "le shôjo, c'est trop fille (totalement ridicule, on est d'accord...), trop mielleux pour moi". Une cruelle erreur que j'ai découvert plus tard. Bref, quelques temps plus tard, quand je me suis ré-ouverte à ce petit monde, j'ai testé, et ce fut la révélation. 

Premiers pas: Strobe Edge

De tous les mangas à l'eau de rose que j'avais lu, jamais je n'en avais lu un qui me semblais si proche de mes propres émotions. La mangaka nous décrit les pensées de l'héroïne avec une précision et un réalisme que je trouve très rare dans les shôjos où les personnages féminins nous embourbent dans des pensées pleines de bons sentiments, certes, mais qui me font souvent hausser les sourcils. Ici, au contraire, il m'est très régulièrement arrivée de dire "mais oui, c'est une chose à laquelle je pense/que j'ai déjà faite". Très vite, je prends goût aux questionnements amoureux de Ninako et je succombe peu à peu, à mon tour, au charme étincellant de Ren. Et tout aussi rapidement, ce shôjo devient une vraie obsession. Nous sommes d'ailleurs prévenus sur la quatrième de couverture, ce shôjo est carrément addictif! 

Confirmation du coup de cœur: Blue Spring Ride 

Cette oeuvre plus récente de l'auteure, je l'ai découverte alors qu'elle en était encore au troisième tome au Japon, et que la série était encore inédite en France. Ce fut un coup de cœur plus grand encore que celui que j'avais eu pour sa précédente série. Moi qui ne croyais pas cela possible, je m'attache plus encore aux personnages et m'identifie même à l'héroïne, qui me semble très proche de moi même dans certaines de ses attitudes, dans ses pensées que moi-même, à sa place, aurais eu. C'est un récit peut-être plus addictif encore, dont chaque page me captive, m'emporte dans cette réalité si douce et nostalgique à la fois. 

Des histoires simples mais addictives 

Strobe Edge (t1)

A ma lecture de ces synopsis, j'ai toujours la même réaction: bien classique tout ça. Des jeunes lycéennes naïves et qui n'espéraient rien de l'amour qui vont tomber amoureuses, mais... Pourtant, c'est peut-être cette simplicité qui fait toute la force de ces titres, puisqu'elle a pour avantage de mettre plus en avant les personnages et de nous les faire apprécier bien plus encore. Les événements restent sur cette lignée traditionnelle, parfois un peu attendue, mais reste qu'il y a toujours derrière cette envie de poursuivre le récit, inlassablement, jusqu'à la fin. Est-ce la recette du succès pour le shôjo ?

Des personnages attachants et réalistes

Blue Spring Ride (t1)

Comme dit précédemment, à mes yeux, la force de Strobe Edge et de Blue Spring Ride réside bien dans les personnalités flamboyantes des personnages, particulièrement leurs héroïnes. De mon point de vue, Futaba Yoshioka, de Blue Spring Ride est particulièrement impressionnante de ce point de vue là. La mangaka n'hésite pas à montrer les petits défauts de cette jeune fille, qui tente de se montrer plus forte qu'elle ne l'est réellement, en cachant ici sa peur de la solitude. Ce sont ces petits défauts qui vont rendre les personnages brillants de réalisme et surtout, permettre au lecteur de se retrouver en eux. 

Du côté des protagonistes masculins, nous lectrices féminines, craquons particulièrement pour ces beaux bruns ténébreux qui sortent de l'ordinaire et paraissent plus naturels avec cette pointe de timidité qui les rends bien plus réalistes. Je pense qu'il n'est pas nécessaire de dire que décrypter tous les faits et gestes du héros pour voir si, oui ou non, il est sincère dans ce qu'il dit ou cache de tendres sentiments pour l'héroïne, fait parti du plaisir de la lecture! ^^ 

Des émotions proches de la réalité

© Strobe Edge (t1) 

Le style de l'auteure se caractérise par le flot de pensées qui nous envahit lors de la lecture, bien plus que les dialogues en eux-mêmes. Nous sommes directement immergés dans la tête de l'héroïne, ce qui nous permet de mieux la comprendre et bien sûr, de s'y attacher d'avantage. C'est un style auquel j'adhère totalement, bien qu'il ralentisse parfois un peu le récit, pour la démonstration d'émotions naturelles. Les personnages ne se prennent pas la tête, nous n'avons pas de métaphores longues et ennuyeuses, juste la réalité, ce qui est, au final, bien plus proche de notre petit monde. Beaucoup de naturel et de "sincérité", si l'on peut dire, en ressort donc. 

© Blue Spring Ride (t3)

L'auteur utilise également beaucoup de comique pour égayer certaines scènes, et je dois dire que ça fonctionne. Même nos pensées les plus futiles s'y retrouvent, pour un rendu plus naturel encore. 

Un dessin somptueux et expressif

© Blue Spring Ride (t1)

Difficile de parler de Blue Spring Ride sans évoquer le dessin particulièrement expressif de Io Sakisaka. Les émotions se retrouvent ainsi au cœur du dessin, qui se fait largement à la hauteur de la qualité globale. Une chose que j'aime beaucoup également, c'est ce "jeu de regards" que l'auteure aime visiblement tout autant, puisqu'elle le place régulièrement dans ses œuvres. Accouplée à la beauté de son trait, la scène n'en paraît que plus adorable et/ou émouvante... 

Ma longue argumentation touche ici à sa fin. J'espère qu'après avoir déballé autant de mon amour pour cette mangaka, vous êtes désormais attiré par ses œuvres, où si c'est déjà lu (et apprécié j'espère ^^) que je vous ai donné l'envie de vous replonger dans ce monde de douceur et d'émotions. 

Quelques illustrations... (source)

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