mardi 1 décembre 2020

Calendrier de l'Hiver 2020 - partie I


petit tour d'horizon de ce qui a ravi mon cœur en 2020

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas touché à ce blog qui, sans le voir venir, a fêté ses dix ans le mois dernier, sous une poussière que je n'avais pas l'habitude de laisser vivre sa vie. Le manque de temps dû au travail et les réseaux sociaux - tous deux coupables de beaucoup de meurtres de blogs, je pense -, sur lesquels il est plus simple de partager rapidement, ont acté ma décision de prendre du recul avec mes écrits, qui se font moins spontanés qu'auparavant, un fait que j'avais du mal à supporter. L'écriture a toujours été pour moi un exercice aussi libérateur que difficile, mais c'est un "art" que j'aime sincèrement et auquel il m'est impossible de renoncer. 

    C'est pourquoi, bien qu'en tâtonnant, j'ai eu envie de me relancer dans cette activité si plaisante en vous parlant de tous les livres qui ont eu un impact sur la personne que je suis désormais, qui m'ont fait ressentir beaucoup d'émotions cette année et sur lesquelles j'avais des choses à partager. N'hésitez-pas, (comme au bon vieux temps !), à me dire vos ressentis, positifs ou négatifs, sur les titres dont je parle ou alors de me parler de vos propres coups de cœur ! La section commentaires vous est ouverte ! 

    À l'instar de beaucoup de blogueurs ces jours-ci, cet article sera mis à jour quotidiennement tel un calendrier de l'avent. A noter qu'il ne s'agit pas d'un top, l'ordre des titres étant complétement aléatoire. Les titres sont choisis en fonction de mes propres lectures qui ne sont donc par conséquent pas forcément très fraiches, mais n'ont rien perdu de leur qualité. Si vous êtes arrivés jusqu'ici, félicitations ! Nous pouvons commencer la sélection : 

Jour 1 : HONEY & CLOVER

manga de UMINO Chica, disponible aux éditions Kana et terminée en 10 tomes (6€85 l'unité)

    Takemoto est un jeune étudiant en art un peu paumé. Perdu entre ce qu'il veut devenir et ce qu'il souhaiterait produire, il ne semble pas trouver sa place dans cette université aux mœurs ultra-compétitives. Sa rencontre avec Hagumi, peintre prodige, va bouleverser sa vie, son cœur et ses envies et tout remettre en question. 

    Aujourd'hui connue du public pour l'immense March comes in like a lion, Chica Umino a écrit, quelques années auparavant, un petit bijou à bien des points de vue qui est, vous l'aurez compris, Honey and clover. A la fois carnet de parcours initiatique, récit de vie d'adolescents en proie au monstre de l'amour, dévorant tout et n'importe qui sur son passage, contemplation sur l'art et le poids qu'il peut peser sur qui sera assez courageux pour tenter de dresser cet ouragan; la série répondra à toutes vos envies. Mélange savoureux des genres, elle est aussi légère que parfois très dure et le lecteur se retrouve, sans y penser, à réfléchir à beaucoup de choses sur sa vie, quand bien même l'art n'est pas un milieu qui fait partie de son existence. Ce qui m'a le plus surprise, c'est ce regard très terre-à-terre sur l'art dans toute sa beauté et bienfaits, mais aussi la pression écrasante qu'elle peut exercer sur les artistes qui se cherchent encore, aussi bien que sur ceux ayant déjà rencontré le succès. 

    Et avec quel style l'autrice nous raconte son histoire ! C'est avec beaucoup de poésie, de nostalgie et une bonne grosse pincée d'humour que la mangaka a crée ce que j'ai trouvé être un livre sans défaut. Je me suis prise très rapidement d'affection pour ces personnages désœuvrés -  forcément touchés par eux car, bien qu'insérée dans la vie active, je me sens toujours à la recherche de mon avenir rêvé, tout comme eux. Pendant plusieurs mois, la série aura été ce que j'aime à l'appeler : "une lecture doudou" qui m'a fait beaucoup de bien, émue de la bonne façon. En refermant le dernier volume, j'ai pu poser la série aux côtés de très grandes œuvres, de celles qui refaçonnent une vie, pour le meilleur. 


Jour 2 : RIVER'S EDGE

manga de OKAZAKI Kyoko, publié aux éditions Casterman et terminé en 1 volume (12€95)


    Haruna, Yamada et Kozue sont trois adolescents qui, d'apparence, n'ont rien en commun, si ce n'est un mode de vie dans lequel ils ne se sentent pas à l'aise. C'est la découverte d'un cadavre, pourrissant sur les berges près de leur lycée, qui va curieusement les rapprocher. Cette morbide trouvaille sera l'élément déclencheur de leur construction aussi bien que de leur destruction. 

    Il est difficile de mettre des mots sur le ressenti que l'on peut avoir en lisant un ouvrage de Kyoko Okazaki. Il s'agit plutôt d'une expérience à vivre. Une expérience constituée d'un cadavre, de sexualités troubles et chamboulées, de pulsions violentes et morbides. Parfois d'émotions si fortes qu'elles représentent un véritable "tout". Puis parfois, un blanc, le silence, "rien". Mangaka encore maître absolu des années plus tard, Okazaki ne cesse de me donner, manga après manga, de gigantesques claques, pour lesquelles je tends sans arrêt volontiers la joue. Je trouve qu'elle dispose d'un talent sans égal pour représenter une jeunesse tordue, surtout sous son jour le moins plaisant, celui qu'on cache aux autres et aussi à soi-même. Une adolescence tournée vers l'autodestruction. Le dessin, le découpage, les décors et son utilisation du noir et blanc, tout est propice à donner au manga une ambiance indéfinissable qui donne au lecteur presque un sentiment de malaise de s'y sentir si bien. 

    Malgré le caractère très "brut" du livre, l'autrice parvient à rendre ces êtres désillusionnés par la vie et sans ambition envers elle, très touchants. Je trouve le personnage de Haruna particulièrement réussi, avec la résignation et la curiosité comme sentiments moteurs. Une perle qui ne vous laissera pas indifférent. 


Jour 3 : MAISON IKKOKU

manga de TAKAHASHI Rumiko, 5 tomes publiés aux éditions Delcourt/Tonkam (en cours - 12€50 l'unité)

       Godai est un jeune étudiant raté vivant dans une pension un peu délabrée et surtout remplie de voisins envahissants. Alors qu'il s'apprête à tout quitter, il fait la rencontre de la nouvelle gérante, Kyoko, dont le charme va immédiatement l'envouter... 

    Après m'avoir amusée avec son irrésistible Ranma 1/2, j'avais forcément envie de renouveler ma confiance envers Takahashi avec cette nouvelle édition d'un titre souvent décrit comme étant un incontournable des années quatre-vingt. Mes attentes n'ont pas été déçues, la mangaka maitrisant parfaitement son humour ainsi que le quotidien souvent mouvementé de ses héros. J'y ai retrouvé non sans plaisir tous les éléments qui m'avaient conquise dans mes précédentes lectures; avec un schéma toujours similaire, des personnages taillés dans le même moule, l'autrice gère malgré tout ce petit monde de sorte à ce que la magie opère à chaque fois, sans lassitude. Victime de nostalgie, j'ai encore plus apprécié ce titre grâce aux similitudes que j'y ai trouvé avec Love Hina, un des livres qui a marqué mon entrée dans l'univers du manga. On ne se mentira toutefois pas, il faut parfois y adopter un regard indulgent - il est après tout vieux de plus de quarante ans, et survoler les quelques blagues sexistes qui se casseraient assurément la figure de nos jours. 

    Il serait toutefois dommage de s'y arrêter car si le personnage de Godai est un condensé de ce qui me déplait dans ce genre de comédie romantique, la jolie gérante, Kyoko m'a conquise. Sous un caractère très mignon et volontaire, l'autrice a parsemé le cœur de l'héroïne de petites ronces la rendant inaccessible, mais d'autant plus attachante. Sous un vernis épais de blagues rigolotes, la protagoniste ajoute un peu de farine au gâteau par les épreuves qu'elle vit afin de surmonter son deuil. Une jolie surprise pour un manga toujours très agréable à lire.

Jour 4 : LADY SNOWBLOOD

manga de KAMIMURA Kazuo et KOIKE Kazuo, publié aux éditions Kana et terminé en un volume (19€99)

    Après avoir été enfermée à vie à tort, Sayo n'a plus qu'un désir : engendrer l'instrument de sa vengeance, un enfant dépourvu d'émotion et prêt à tout pour rétablir l'honneur de sa mère. Des années plus tard, armée de son redoutable maniement de sabre ainsi que de son charme mortel, Yuki suit le funeste chemin tracé par sa mère…

    D'ordinaire, j'ai une large préférence pour les titres où Kamimura œuvre seul, préférant ses notes de poésie lyrique qui ont toujours su me toucher comme il le fallait; tandis que je lui trouve une violence moins à mon goût, lorsqu'il est accompagné. Ce titre réalisé avec Kazuo Koike ne fait donc pas entorse à la règle; véritable périple au cœur de la férocité même, enrobée sous un emballage de sensualité qui se trouve sublimée par le personnage de Yuki, une créature fascinante par bien des égards. A mes yeux, ça n'est pas tant pour son scénario que le livre vaut le coup, mais bien pour sa mise en scène, cette sublimation de l'animosité à travers le regard hypnotique de son héroïne, un personnage très plaisant à suivre bien que peu attachant humainement parlant. Visuellement, Lady Snowblood est un régal qu'il serait dommage de rater, que vous soyez simplement amateur de cet art ou si vous souhaitez parfaire votre culture à l'aide de ce classique qui n'a pas manqué d'inspirer grand nombre d'œuvres par la suite.


Jour 5 : LE MONDE SELON SETCHAN

manga de OSHIMA Tomoko, publié aux éditions Le lézard noir et terminé en un volume (11€00)

     Dans un Japon alternatif en proie à une jeunesse révolutionnaire s'exprimant à travers des manifestations dangereuses, deux êtres restent dans les marges. D'un côté Setchan, qui ne vit que pour des histoires sans lendemain. De l'autre Akkun, un étudiant ordinaire que sa rencontre avec Setchan va bouleverser. 

    Comme beaucoup de lecteurs à sa sortie, Setchan m'a très rapidement conquise. Pour tout amateur des travaux de la géniale Kyoko Okazaki, l'ouvrage est un somptueux hommage, puisant ses forces dans l'amour sincère que l'autrice porte à son mentor. On y sent réellement toute cette inspiration et l'ambiance jusqu'ici propre à Okazaki. Le résultat en est donc forcément excellent, mais je ne m'étendrais pas davantage là dessus, car les qualités du titre vont bien au delà de ses similitudes avec d'autres - même très bons - mangas. Tomoko Oshima nous plante donc directement dans son univers, qu'elle décrit comme alternatif, mais avec lequel notre société trouvera beaucoup d'échos. C'est dans ce climat anxiogène, très bien réalisé, que l'on vivra aux côtés de deux personnalités à la fois fortes et effacées, que j'ai trouvé être une merveille d'écriture. 

    Tous deux à la fois contraires et identiques, Setsuko et Akkun sont attirés l'un par l'autre du fait de leur désintéressement total pour ce qui se passe autour d'eux. L'un désire être du "bon côté", mais il se rendra rapidement compte que cette ligne est floue, tandis que l'autre a une peur bleue du changement et souffre simplement d'un grand manque de confiance en elle et en son avenir. Setsuko est un personnage qui parait presque irréelle, comme si elle allait s'évaporer à tout instant. Sa fragilité et son air désintéressé la rendent extrêmement touchante. Un manga actuel, parfois brut dans sa façon d'être, qui me restera longtemps sous la peau. 


Jour 6 : SPY X FAMILY

manga de ENDO Tatsuya, 2 tomes publiés aux éditions Kurokawa (en cours - 6€80 l'unité)


    Au cœur d'une terrible guerre froide qui se profile, Twilight est le meilleur espion de sa génération. Les choses se compliquent lorsque, pour assurer la réussite d'une mission essentielle au sort du monde, il devra créer de toute pièce une famille et surtout se trouver femme et enfant afin d'intégrer une prestigieuse école d'aristocrates. Assuré de son succès, il ne se doute pourtant pas de la véritable nature de celles qu'il a choisies pour sa mission…

    Après avoir fait un terrible succès au Japon, c'est à mon tour d'être conquise par ce très sympathique Spy x Family qui s'est montré parfaitement conforme à ce que j'attendais de lui. J'ai dévoré son tome introductif qui régale avec des personnages hauts-en couleurs et surtout très charismatiques. Difficile de ne pas laisser fleurir au moins un petit sourire en suivant les aventures de ces êtres aux réflexes parfois surhumains et à l'intelligence hors normes.. mais parfois quelque peu inadaptés à la société, ce qui crée forcément un résultat plutôt comique. 

    Si c'est l'humour qui porte le titre, le mangaka parvient à mélanger ses couleurs pour en faire un tableau tout en harmonie : on perçoit l'esquisse de relations qui vont se nouer entre les trois personnages, véritable petite famille en devenir, car s'ils sont tout d'abord liés par le poids de la nécessité, on devine qu'il en sera tout autre par la suite. Il y a des passages qui sont franchement mignons, principalement du fait de l'adorable Anya qui ne manquera pas de vous faire craquer.

13 commentaires:

  1. Quel plaisir de te retrouver sur ce nouvel article! J'avais entendu beaucoup de bien d'Honey&Clover, sans réellement prendre le temps de m'y intéresser de plus près, mais tes paroles m'ont totalement conquis! Je pense que quelques tomes vont terminer sous le sapin...
    Au plaisir de te relire tout ce mois,
    Seven

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    1. Merci beaucoup, j'ai de grands espoirs pour que la série te plaise :) Et merci pour le soutien ♥

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  2. Très heureux de la reprise de ton blog évidemment (et bon dixième anniversaire à lui), en plus avec cette petite bannière Asano qui augure du bon pour la suite. C'est vraiment la fête ! Je m'autorise un petit commentaire pour revenir à ce premier jour dédié à Honey & Clover.

    Kentaro Miura révèle que Hagu-chan est Chica Umino. L'autrice a créé ce manga en imaginant ce qu'était d'avoir des amis, car elle souffrait de ne pas en avoir. D'ailleurs se faire des amis était l'une des motivations l'ayant poussée à dessiner du manga. Je pense que c'est pour cela qu'il est autant marquant, les personnages sont solitaires tout en étant ensemble. Plus qu'une question de sincérité de la démarche, je pense qu'elle a façonné une oeuvre à son image, ce qui rend l'identification facile.

    Tu utilises une expression qui convient parfaitement à Chica Umino : "carnet de parcours initiatique". Je trouve que ses mangas sont des carnets de vie, gravant des moments, qu'ils soient de rire ou de larmes, des liens, des sentiments, des pensées. Ce qui fait la vie en somme... Et c'est ce qui rend ses oeuvres si uniques.

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire et ces compléments d'info que j'ai trouvé passionnant et plein de sens quant à divers éléments de la série. Ça ajoute encore plus à mon amour pour le manga comme pour le livre ♥

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  3. J'y vais de mon petit commentaire pour ce jour 2 également.

    River's Edge est mon manga préféré pour Kyoko Okazaki, j'adore la fascination pour ce cadavre, un trésor gardé égoïstement mais que se partagent trois personnes très différentes. J'aime aussi beaucoup le rôle de la ville dans ce récit, entre la pollution, le délabrement et les rumeurs qui circulent, ce qui contraste avec le quotidien vif d'une jeunesse représentée par Haruna et ses amis. C'est aussi un manga très "littéraire", bien plus que les autres Kyoko Okazaki, dont l'influence se fait directement ressentir dans d'autres de mes mangas préférés, les premiers Inio Asano en tête de liste bien évidemment.

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    1. Merci beaucoup, effectivement ce manga a une ambiance très littéraire qu'on ne retrouve pas forcément dans ces titres, ou du moins pas de façon aussi puissante. Très jolie mini- analyse !

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  4. Je suis contente de te voir écrire de nouveau ici. :)
    Je n'ai pas lu Honey & Clover mais ce titre est depuis longtemps dans ma wish.

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    1. Merci beaucoup d'être passée :) J'espère qu'il te plaira si jamais tu as l'occasion de le lire, c'est vraiment un titre tout doux.

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  5. Mon petit avis pour ce jour 3 :

    J'aime bien les mangas de Rumiko Takahashi, surtout Inu Yasha, mais sans avoir eu de réel coup de coeur jusque-là (il y a quand même pas mal de choses qui me bloquent dans des titres comme Urusei Yatsura ou Ranma 1/2...), et je pense que Maison Ikkoku est en passe d'en devenir un. Résultat quand j'aurais terminé ma lecture, mais en attendant, je trouve que tu emploies les bons mots : le charme opère et comme Godai, je suis envouté.

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  6. Pour ce jour 4 tu parles une nouvelle fois d'un dessinateur que j'aime énormément, un de mes préférés même, Kazuo Kamimura.

    Je lis souvent que Lady Snowblood est à mettre à part dans sa carrière, mais je ne suis pas forcément d'accord tant les thématiques abordées dans le manga résonnent fort avec le style de l'auteur. Car en marge de ce décor japonais de l'ère Meiji dont il puise l'essence dans son trait, le manga ne cesse de prôner une ouverture à l'Occident, à d'autres horizons que la tradition japonaise, symbole de violence et de décadence. Et il en est de même temps pour Kazuo Kamimura car son trait que l'on pourrait qualifier de très japonais dans un premier temps est en réalité influencé par l'Europe et l'Amérique du Nord, du cinéma aux BD. Quelques anecdotes au passage : il a fait découvrir la BD européenne à son jeune assistant répondant au nom de... Jiro Taniguchi, ou encore il s'est mis à dessiner de plus en plus d'américains dans ses mangas, jusqu'à les réaliser entièrement en couleurs d'ailleurs. C'est peut-être pas la face la plus connue de Kazuo Kamimura en France, mais je trouve ça très intéressant (et précurseur pour l'époque) et le fait que le manga inspire un film tel que Kill Bill est une jolie façon de boucler la boucle.

    En plus de ça, il y a plein d'autres thématiques qui se retrouvent dans le manga et qu'affectionnaient Kazuo Kamimura, comme un certain féminisme notamment incarné par la chute des symboles phalliques ou l'homosexualité. Le manga est très politique mine de rien, ce n'est pas une simple histoire de vengeance vaguement érotique.

    Il y a aussi l'importance du rôle des éléments naturels qui est primordiale chez l'auteur, et particulièrement la neige, symbole de l'innocence et de la pureté magnifiquement souillé par le sang des hommes. Mais aussi le feu dont l'aura destructrice sonne comme une nouveau départ effaçant les actes passés ou bien évidemment le vent, une tempête sanglante au coeur du récit.

    Je vais conclure sur une dernière anecdote que je trouve lourde de sens : Kazuo Kamimura a publié Lorsque nous vivions ensemble et Lady Snowblood en parallèle, dès 1972, et qui retrouve-t-on pour incarner les deux héroïnes, Kyoko et Yuki, dans les adaptations live ? Meiko Kaji.

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  7. Pour ce jour 5, tu parles à nouveau d'un coup de cœur que l'on partage.

    Outre les similitudes évidentes avec Kyoko Okazaki (l'autrice a d'ailleurs participé à un bouquin sur River's Edge), j'aime beaucoup cette idée de ne pas participer à la révolution, mais de vivre, tant bien que mal. Je dis souvent de Lorsque nous vivions ensemble que Kyoko et Jiro font la révolution dans leur chambre, alors que leur amis manifestent et prennent position. Ici, c'est un peu pareil, j'adore notamment la scène du sit-in à deux, qui ne sert à rien mais bon, ils le font quand même. Et comme ça fait mal aux fesses de s'asseoir parterre, ils vont le continuer au cinéma devant Vivre sa vie de Godard.

    Si toi aussi tu aimes ce rapport, je peux te conseiller Cet obscur objet du plaisir, le dernier film de Luis Buñuel. C'est une histoire entre amour et désir, et en fond du film se déroulent des actes de terrorisme révolutionnaire. C'est en rapport avec ce que je disais au-dessus, tout en étant également une métaphore de la relation entre les personnages. C'est l'un de mes films préférés.

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  8. Pour ce jour 6, j'ai bien accroché à Spy x Family, même s'il s'éloigne beaucoup de style habituel de son auteur. Je trouve d'ailleurs que les mangas publiés sur l'appli Jump+ sont bien meilleurs que ceux qui paraissent dans le Weekly Shônen Jump (il y a toujours des contre-exemples comme Demon Slayer). Il y a plus de liberté et de créativité comme en témoignent Fire Punch ou Astra.

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    1. J'ai fait mes petites recherches car je ne connaissais pas du tout ce qu'avait écrit l'auteur, ça a l'air effectivement très différent ! Merci pour tous tes commentaires éclairés et enrichissants, c'est à chaque fois un régal :) Merci de ton soutien ♥

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