dimanche 1 octobre 2017

Blabla point 6


Pendant sept jours, les langues se délient pour parler avec passion des femmes mangakas, ces artistes que vous vous devez de connaître... 





Amai : Si je devais répondre sincèrement à cette question je dirai aucune. Mais puisqu’il faut bien le faire j’en citerai trois. La première Io Sakisaka (Blue Spring Ride, Love, be love, leave, be left) pour ces multiples héroïnes, dans lesquelles je me reconnais en piochant au cœur de chacune d’elles. Ensuite ce serait Natsumi Aida et plus particulièrement dans Ugly Princess avec le personnage Mito. Cette collégienne au physique disgracieux, manquant cruellement de confiance en elle mais qui finalement va persévérer et faire des efforts afin de trouver le bonheur. Enfin, plus récemment ce serait Kuko de Nagumu Nanaji (Moving Forward) qui ne me laisse pas de marbre face à ses faiblesses et ce qu’elle cache au plus profond d’elle-même… 

Amélie : Très certainement, Asahi Tsutsui avec son manga: Jumping, car elle met en scène une jeune femme en qui je me retrouve considérablement. Je pense aussi (une fois de plus) à Yoshitoki Oima, pour les thèmes abordés dans son nouveau titre: To Your Eternity. En général, se sont des thèmes qui me tiennent à cœur et m’affectent beaucoup, surtout le rapport à la nature et aux animaux.

© Nagumu Nanaji
(Moving Forward)
© Asahi Tsutsui
(Jumping)

Anne Cerise : Setona Mizushiro. Même pas l'ombre d'une hésitation sur ma réponse pour une fois. Je l'ai découverte avec son extraordinaire L'infirmerie après les cours, son titre le plus abouti au niveau du scénario, à la fois fantastique et philosophique. Le genre de manga qui ne laisse pas indemne. Mais ses romances sont capables de me briser le coeur et en même temps de me permettre de m'y identifier par leur maturité. Ses personnages sont adultes et réalistes, bien loin des clichés shojo en milieu scolaire. Le Jeu du Chat et de la Souris, un de mes premiers BL, est particulièrement réussi et me bouleverse à chaque relecture. Depuis cette première réponse, j’ai découvert Mizu Sahara d’abord avec Le chant des souliers rouges. C’est probablement le manga qui me touche le plus d’un point de vue personnel par son traitement du harcèlement scolaire. J’ai eu un vrai coup de foudre pour cette mangaka, tant pour son graphisme délicat que pour ses histoires extrêmement émouvantes.

Bobonyan : Haruko Ichikawa  - Oui. Bon, j'avais dit que je citerai plus cette authoresse, mais je n'ai pas eu le choix. Je suis honnête. Actuellement, L'ère des Cristaux est le manga qui me transmet le plus d'émotions, entre tous ces personnages écorchés au passé lourd de trauma et la narration si particulière.

© Setona Mizushiro
(Le jeu du chat et de la souris)
© Haruko Ichikawa
Dareen : Plusieurs auteures ont été capables de me toucher, mais je vais en profiter pour citer une auteure peu connue : Takako Shimura à travers son œuvre phare Hôrô Musuko. Pourquoi ? Un récit centrée l’humain, l’identité, l’adolescence, où un garçon souhaite devenir une fille, et une fille devenir un garçon. Rares sont les mangaka capables de parler avec justesse de concepts tabous et méconnus que vivent certains enfants quand la puberté arrive, sans jamais émettre une seule once de morale. Libre au lecteur d’interpréter les événements comme il le souhaite, et de juger les personnages sans se sentir mal à l’aise. A la lecture, je n’ai jamais senti une seule once d’hypocrisie de la part de Shimura, ayant pu m’approprier l’œuvre et, quelque part, l’interposer sur mon propre vécu. Un manga qui, malheureusement, ne sortira jamais chez nous car trop long et trop compliqué à vendre (dixit un éditeur français pourtant courageux).

Gekkou : Ah, TAKAYA Natsuki, sans hésiter ! Fruits Basket demeure pour moi un vrai trésor, et chacun de ses personnages m'est vraiment précieux. <3 TAKAYA Natsuki a vraiment réussi à me toucher le plus d'un point de vue personnel, parce qu'il y a beaucoup de choses dans son œuvre qui ont résonné avec ce que j'ai vécu. J'ai sangloté en lisant Momiji raconter son histoire, et mon cœur a été littéralement brisé devant l'histoire d'amour d'Hatori. C'est drôle, mais il y a énormément de personnes qui ont détesté Tohru pour sa naïveté et son optimiste. Or, c'est justement ce qui m'a personnellement donné envie de changer dans mon attitude, et de cesser de toujours voir le verre à moitié vide ! ^^ En fait, il y avait une vraie philosophie dans Fruits Basket qui a changé ma façon de voir les choses (j'exagère à peine). :)

© Takako Shimura
(Horo Musuko)
© Natsuki Takaya
(Fruits Basket)


Little Red : Pour n’en citer qu’une, je dirais Yoshitoki Oima, avec A silent voice. Ses premiers tomes en particulier m’ont bouleversée. Les thèmes traités sont d’une cruelle actualité et franchement, si je pouvais, je l’offrirais même à nombre d’écoles primaires. Ça ferait réfléchir, surtout les enfants de primaires qui ne se rendent pas forcément compte que les moqueries et le harcèlement peuvent laisser des marques indélébiles. 

Maruna : Keiko Suenobu est celle qui me touche le plus, car ses manga sont fort émotionnellement. Ceux-ci traitent de problèmes très durs et compliqués qui peuvent toucher tout le monde. C'est notamment mon cas à moindre mesure. Keiko Suenobu gère avec beaucoup de force les différentes émotions et c'est un pur plaisir à découvrir. Même si ça peut faire souffrir facilement aussi.

© Yoshitoki Oima
(A Silent Voice)
© Keiko Suenobu
(Limit)

Meloku : Citer l'auteure qui me touche le plus est une chose impossible tant la lecture fait partie de ma vie. De nombreuses mangakas ont eu une grande influence sur moi tant leurs œuvres ont fait écho à ce que je ressens. On trouve Setona Mizushiro, dont l'art a violemment rejailli sur moi de par le fait qu'elle aborde des thématiques qui me sont proches avec finesse, la métaphorique onirique de L'infirmerie après les cours et l'allégorie de la destruction de l'école dans X Day en sont les meilleurs exemples. Ou alors Kei Toume, chez laquelle je me suis retrouvé dans ses personnages qui ont du mal à exprimer ce qu'ils ressentent, qui n'arrivent pas à trouver leur place dans la société, qui ne peuvent pas se passer de l'art. Dure question donc, mais au final je vais répondre Kiriko Nananan tant elle m'a mis... mal. Ses mangas me mettent à fleur de peau, au bord du gouffre et, petit plaisir masochiste, j'adore ça. Elle décrit les troubles et les doutes de personnages très souvent féminins et j'en ressors systématiquement en larmes. C'est irrationnel.

Nathan : Encore une fois très dur de répondre.. D'un coté Orange d'Ichigo TAKANO aura à jamais marqué mes goûts dans le secteur du manga avec des œuvres portées sur l'émotion et une narration maîtrisée et pleine d'espoir. Le manga aura aussi été mon premier shojo (même s'il faut savoir que je le considère à la fois comme tel, ainsi qu'un shonen et d'un seinen) et aura donc placer la barre haute dans ce genre si enclin par les éditeur à éditer des romances lycéennes facile.. De l'autre, il y a  A Silent Voice qui m'aura touché comme peu de mangas l'ont fait, avec une relation d'amitié douce et fragile d'un groupe dont rien ne prédestinait à se rencontrer et d'un devoir de pardon et de reconstruction (thème commun aux œuvres de SAHARA). La mangaka a su brillamment jouer avec mes émotions notamment avec la scène marquante qui conclut le tome 5. Enfin il y a Mizu SAHARA dont toutes les histoires se basent sur la rencontre de deux êtres dont la plupart du temps rien ne prédestinait à se rencontrer, sur la reconstruction de soi, sur l'amour et toutes ses variantes, ce qui fait d'elle une auteure phare dans la transmission d'émotion. Finalement elles m'ont toutes les trois touché à travers leurs œuvres, et c'est sans doute la raison principale pour laquelle j'en parle ici et dont je ne peut que vous conseiller de lire leurs œuvres si ce n'est déjà fait!

Oriane Sidre : Yuhki Kamatani. Il est difficile d’expliquer précisément pourquoi ses récits me touchent, et pourquoi son style fait autant écho à mes sentiments et questionnements personnels. En tout cas, le mystère de ses descriptions intérieures me séduit dans son oeuvre protéiforme. L’introspection se fait toujours en douceur, en creux de l’action développée, mais elle est chargée d’une discrète intensité, d’une réelle profondeur parfois difficile à comprendre, à expliciter. Notamment parce que le style est si poétique. Yuhki Kamatani arrive à dépeindre des environnements quotidiens très attachants, dans lesquels on peut facilement se projeter, puis, tout d’un coup, y faire jaillir des tourments cachés. Tourments qui ne sont jamais totalement résolus, qui sont chassés par le découpage. Tout cela est d’une grande justesse qui bouleverse. 

© Kiriko Nananan
(Blue)
© Ichigo Takano
(Orange)
© Yuhki Kamatani

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